Morihei Ueshiba — Le fondateur de l’Aïkido

Origines et jeunesse

Morihei Ueshiba (植芝盛平) naît le 14 décembre 1883 à Tanabe, dans la préfecture de Wakayama (Japon).

Issu d’une famille de propriétaires terriens, il grandit dans un environnement à la fois traditionnel et ouvert aux valeurs spirituelles japonaises. Son père, Yoroku Ueshiba, encouragea très tôt son fils à fortifier son corps à travers le sumo, la natation et les arts martiaux, afin de compenser une santé fragile durant son enfance.

Formation martiale et expériences de jeunesse

Jeune adulte, Ueshiba s’intéresse profondément aux arts martiaux classiques japonais : le ju-jutsu, le kenjutsu (sabre) et le sojutsu (lance).

Il sert ensuite dans l’armée japonaise pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905), où il se distingue par sa discipline et son courage.

Après sa démobilisation, il part s’installer sur l’île d’Hokkaidō, où il dirige une communauté de colons. C’est là qu’il rencontre Takeda Sōkaku, maître du Daitō-ryū Aiki-jūjutsu, dont il devient l’élève. Cette rencontre marque un tournant décisif dans sa compréhension du combat et de l’énergie.

Révélation spirituelle et naissance de l’Aïkido

En 1919, Ueshiba rejoint le mouvement religieux Ōmoto-kyō à Ayabe, où il enseigne les arts martiaux tout en approfondissant sa recherche spirituelle.

Une expérience mystique vécue en 1925 transforme profondément sa pratique : il perçoit que la véritable voie du budō n’est pas la destruction de l’adversaire, mais l’harmonie universelle.

Il commence alors à développer un art martial fondé sur la non-violence, le contrôle de l’énergie (ki) et la protection mutuelle.

C’est le début de ce qu’il appellera plus tard Aïkido — « la voie de l’harmonie avec l’énergie ».

Diffusion et maturité de l’enseignement

En 1926, Morihei Ueshiba s’installe à Tokyo et fonde un dojo qui deviendra le Hombu Dojo, centre mondial de l’aïkido.

Ses élèves comptent de nombreux maîtres qui diffuseront ensuite cet art dans le monde entier.

Après la Seconde Guerre mondiale, Ueshiba se retire dans la ville d’Iwama, où il poursuit sa pratique et formalise définitivement les principes de l’aïkido : souplesse, unité du corps et de l’esprit, et respect du partenaire.

Dernières années et héritage

Morihei Ueshiba s’éteint le 26 avril 1969 à Tokyo, à l’âge de 85 ans. Son fils Kisshomaru Ueshiba lui succède comme Doshu (chef de l’Aïkikaï).

Aujourd’hui, l’aïkido est pratiqué sur les cinq continents et continue d’incarner la philosophie de paix et d’harmonie transmise par son fondateur.

Ueshiba est affectueusement appelé Ō-Sensei, « Grand Maître », par les pratiquants du monde entier.

« L’aïkido n’est pas une technique pour combattre ou vaincre un ennemi. C’est la voie pour réconcilier le monde et faire de tous les êtres humains une seule famille. »
— Ō-Sensei Morihei Ueshiba